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Les Chinois n'ont aucune croyance ?

Dernière mise à jour : 12 mars 2023

La foi est la croyance et le respect d'une idée, d'une doctrine, d'une religion, d'une personne ou d'une chose, et son adoption comme code de conduite.


La croyance est l'une des pierres angulaires de l'existence stable et du progrès des communautés humaines, sans lesquelles les gens ne sont rien de plus qu'un groupe d'animaux d'intelligence supérieure.


Depuis de nombreuses années, l'idée selon laquelle "les Chinois n'ont pas la foi" circule. Ceux qui l'affirment confirment souvent qu'elle est vraie, et ne se satisfont généralement pas des simples déclarations.


Ils croient qu'il y a un corollaire : pas de foi → manque de révérence, un esprit indiscipliné, une abondance de désir→ toutes sortes de souffrances et d'anxiété, la lutte pour le pouvoir, les problèmes de nourriture, les problèmes d'intégrité, ......, bref, tout ce qui ne va pas dans la société peut se résumer à cela.


Pourtant, les Chinois ne manquent jamais de foi. Avec des inventions, des pratiques, des synthèses et des accumulations qui durent depuis près de cinq mille ans, cette foi a un contenu riche.


De fait, la foi chinoise est complètement différente de celle des autres religions. Les ancêtres chinois de l'Orient et les sémites de l'Occident ont pris des chemins entièrement différents au début de la civilisation.


Quelle est la foi des Chinois ?

Dans les territoires de la Chine, les religions primitives sont nées très tôt. Avec la naissance du taoïsme, l'introduction du bouddhisme et l'émergence du confucianisme. Il en résulte la formation d'une culture séculaire chinoise unique, composée de confucianisme, de taoïsme et de bouddhisme, qui constitue aussi une part importante de la foi du peuple chinois.


La foi confucéenne

Les concepts fondamentaux du confucianisme sont tirés des paroles et des actes des cinq empereurs et trois souverains et de divers sages à travers le temps.

Statue en pierre de Confucius
Statue de Confucius

Elle a été institutionnalisée par duc de zhou, systématisée par Confucius, Zengzi, Zisi et Mencius, et développée avec des accents différents par Dong Zhongshu, Ercheng, Zhu Xi, Wang Yangming et Wang Fuzhi.


Depuis la dynastie Han, le confucianisme est la religion d'État de la Chine et guide la vie séculaire du peuple chinois depuis des milliers d'années.


Au fil des millénaires, les croyances confucéennes se sont tellement ancrées dans tous les aspects de la vie qu'elles sont inconsciemment imprimées dans l'esprit de chaque Chinois.


Cette empreinte est si profonde que, ajoutée au fait que le confucianisme n'exige pas la fréquentation d'une église ou la prière, sa présence n'est même pas ressentie par les Chinois eux-mêmes.


"Dix commandements" du confucianisme

Voici les croyances fondamentales du confucianisme, que chaque Chinois a pratiqué toute sa vie.

On pourrait les appeler la version confucéenne des "Dix commandements".


1. Respecter la connaissance et valoriser l'éducation


L'école officielle de la dynastie Zhou exigeait des étudiants qu'ils maîtrisent six talents impératifs : le rituel, la musique et la danse, le tir à l'arc, la conduite, la calligraphie et les mathématiques, ce qui aurait été la première articulation de la pleine éducation de qualité. Aujourd'hui, les parents chinois qui aiment leurs enfants s'accordent pour leur permettre d'acquérir certaines compétences afin qu'ils ne soient pas obligés de travailler à temps réduit toute leur vie.


2. Diligence et travail assidu

La diligence du peuple chinois sous la foi confucéenne est connue dans le monde entier.

Comme dans le Mencius :

Lorsque le Ciel veut confier une tâche importante à quelqu'un, il doit d'abord perturber son esprit, mettre son corps à rude épreuve, le soumettre à la faim et à la famine, l'appauvrir et rendre chacun de ses actes insatisfaisants. Cela stimulera son esprit, endurcira son caractère et augmentera ses capacités qu'il ne possède pas.


De l'Antiquité à nos jours, il n'y a pas de week-end dans les magasins chinois et vous pouvez toujours trouver des endroits où manger à deux heures du matin. Tout cela est dû à la diligence du peuple chinois.


3. Impartial, éclectique et harmonieux

Cela signifie que l'on ne prend pas parti et que l'on ne va pas aux extrêmes, Gérer les problèmes de manière réfléchie, traiter tout avec une attitude inclusive.

Par exemple, lors d'un achat dans un centre commercial, s'il y a un produit très cher, un produit très bon marché et un produit de prix moyen, la plupart des Chinois choisiront le produit de prix moyen. Ils pensent que seul celui du milieu est une bonne affaire.

De même, lors de réunions ou de discussions avec d'autres personnes, lorsqu'une partie a une opinion trop forte et l'autre trop négative, le résultat est souvent un compromis entre les deux parties.


4. Un sens aigu des responsabilités familiales

Le confucianisme exige que l'on parle de piété filiale et d'amour fraternel. La piété filiale fait référence à l'amour porté aux parents ; l'amour fraternel fait référence à l'amitié entre frères et sœurs ; en bref : la piété filiale envers les parents et l'amour fraternel envers les frères.


Le confucianisme croit également que la parenté crée les liens familiaux les plus forts et les plus puissants et, par extension, qu'elle peut conduire à une société stable et harmonieuse. Elle fait partie des exigences du confucianisme et est pratiquée depuis longtemps par l'ensemble du peuple chinois.


De même que, pendant le Nouvel An chinois, retourner chez ses parents est une obligation pour tout Chinois travaillant en dehors de sa ville natale.

En outre, les Chinois ont des appellations très détaillées pour les membres de leur famille et pour identifier facilement les liens de parenté entre eux, il existe même un calculateur de parenté pour trouver rapidement la bonne appellation, parce que vous avez du mal à trouver un titre approprié pour le fils de la sœur de la mère de votre père.


5. L'auto-demande avec "la sagesse, la bienveillance et le courage"

Confucius pensait qu'une personne devait vivre sans confusion, sans inquiétude et sans crainte, ce sont les trois points principaux de l'être humain. Alors comment devient-on une telle personne ?


Confucius a dit qu'avant tout, vous devez avoir une certaine quantité de connaissances et développer votre propre jugement, alors vous ne perdrez pas la tête lorsque vous rencontrerez quelque chose, ce qu'on appelle la sagesse.

Voir l'individu et le monde, l'univers et tous les êtres comme un ensemble. Lorsque vous aurez fait cela, vous n'aurez plus autant de soucis, et c'est la bienveillance.

Se comporter ouvertement et honnêtement, sans craindre la vie ou la mort, avec le courage d'affronter les gains et les pertes, mais aussi avec le courage d'explorer et de pratiquer, voici ce que je comprends par la notion de courage.

6. L'ambition idéale de gouverner le pays et de pacifier le monde

Le confucianisme estime que chacun doit avoir une responsabilité sociale, une conscience publique et une moralité publique, et doit se soucier du développement du pays et y contribuer, afin que le pays soit harmonieux. La démarche spécifique est la suivante, se perfectionner soi-même (xiu shen 修身), établir le bon ordre dans la famille (qi jia 齐家), bien gouverner le pays (zhi guo 治国) et enfin pacifier le monde (ping tianxia 平天下).


Vous devez constamment améliorer votre comportement afin que les membres de votre famille puissent travailler ensemble et vivre en harmonie. Faites-le bien afin d'avoir la capacité de gouverner le pays, et si tout le monde le fait, alors le pays entier sera harmonieux.

7. Les intellectuels dirigent le pays

Le confucianisme affirme que gouverner un pays requiert des talents particuliers et une formation spéciale, et que ce n'est pas à la portée de tous.

Dispersés à tous les niveaux de la société, que vous soyez fonctionnaire ou roturier, si vous avez ce que le confucianisme appelle la vertu, vous êtes un intellectuel. C'est pourquoi plus tard en Chine, sous la dynastie Sui, le système des "examens impériaux" a évolué pour sélectionner les intellectuels qui gouverneraient le pays aux côtés de l'empereur. La dynastie Song était l'apogée de l'intellectualisme. C'était une époque où les intellectuels disposaient d'un soutien solide pour gouverner l'État et d'une plateforme à partir de laquelle ils pouvaient faire leur marque.

8. Une révérence pour les règles, l'ordre et la stabilité

L'idéal le plus élevé du confucianisme à l'égard de la vie sociale est un ordre positif et stable, à savoir l'harmonie. Les deux moyens d'atteindre cet objectif sont le rituel et la civilisation. Un rituel est une règle de conduite, qui sont émis sous la forme de valeurs et de codes de conduite appropriés. Les gens pratiquent ces règles afin d'atteindre la stabilité et l'ordre.

La "civilisation" est pour ceux qui ne savent pas respecter les règles de rituel. Cela signifie éducation, amélioration, réforme, ne pas mettre la société en danger de désordre et ne pas imposer la coercition. Par exemple, en plus de la loi, il y a les règles familiales et les pactes villageois qui prévalent dans la société chinoise.

Les Chinois sous le confucianisme ne rompent pas facilement l'ordre. Car ils sont peu coûteux de suivre l'ordre, onéreux de le renverser et pas facile de le rétablir, mais lorsque la souffrance causée par l'ordre atteint un seuil. Les Chinois choisiraient de renverser l'ordre ancien et d'en établir un nouveau, la "révolution Tang-Wu", comme le qualifie le confucianisme.


9. Grande Unification

Depuis les temps anciens, les Chinois ont un fort sentiment d'unité nationale, dont le confucianisme a hérité et qu'il a perpétué. Cette idée d'unité existait non seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan économique, culturel et idéologique. Cette idée explique également pourquoi toute culture religieuse provenant d'un pays étranger est chinisée. C'est aussi la raison pour laquelle la Chine est un pays à parti unique.

Seules l'unité et la solidarité permettent de minimiser l'apparition de guerres et de réduire les conflits entre les différentes régions et les différents modes de production, afin de parvenir à une coexistence gagnant-gagnant.


10. Induction du ciel et la pensée humaniste Le confucianisme lie l'observation des catastrophes naturelles et des événements célestes au comportement humain, de sorte que les actions humaines seraient surveillées par les cieux et les esprits, cela revient à ajouter des prémisses morales et éthiques aux institutions sociales et aux lois. Quels que soient les changements de dynasties ou l'évolution de la société, personne ne pouvait échapper à ce système moral et éthique.

Dong Zhongshu, un érudit confucéen de la période Han occidentale, croyait que le ciel était l'homme et que la volonté de l'homme était celle du ciel. C'est l'humanisme du confucianisme, qui écarte le Dieu personnifié et le remplace par le peuple, c'est-à-dire que le peuple est le Ciel.

Cette idéologie a également influencé la société chinoise moderne, un pays où les intérêts du peuple sont primordiaux.



En bref

De l'Antiquité à nos jours, le confucianisme représenté par "les dix commandements" ci-dessus est depuis longtemps gravé dans le cœur du peuple chinois.


Les croyances confucéennes sont la source de sa morale et de ses concepts, et déterminent la structure du régime, de la société et de la famille chinoises.


Pour conclure, je voudrais citer ce que kou-houng ming a dit en 1914 dans son livre "L'esprit du peuple chinois"


La religion au sens occidental du terme dit : "Si tu veux avoir la foi, tu dois être un saint, un Bouddha, un ange." Le confucianisme, quant à lui, dit : "Si vous obéissez aux normes sociales et honorez vos parents, vous avez la foi."

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Jiaying Li

Travel planner En Chine

Je viens de Chine. Je travaille dans le tourisme depuis 2011 et je suis conseillère de voyage pour toute la Chine depuis 2016. Passionnée de voyage et d'organisation de voyages, je suis prête à vous offrir un service de qualité pour votre prochaine aventure en Chine.

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